Lucie, Odile et la lumière

Lucie, Odile et la lumière

Lucie, Odile et la lumière

Une année ne fait pas 365 jours, mais exactement : 365 jours 5 heures et 49 minutes. Pour que le calendrier coïncide avec les saisons réelles, les Romains avaient déjà introduit l’année bissextile, ce qui revient à poser un calendrier de 365 jours et 6 heures par an (calendrier julien). Mais les 11 minutes en trop vont entraîner un décalage – tout petit, moins d’un jour par siècle. Au XVIe siècle, on finit tout de même par avoir le solstice d’hiver non plus le 21 mais le 11 décembre. Noël n’est donc plus cette nuit symbolique où les jours reprennent l’avantage sur la nuit. Profitant du vide laissé par Noël qui s’est éloignée du solstice, des jeunes saintes vont occuper la place : Sainte Lucie, dont le nom signifie lumière, et chez nous sainte Odile. Les deux, nées aveugles, reçoivent la lumière à leur baptême. Pour en finir avec le solstice, Grégoire XIII a rempli la béance en faisant passer le calendrier du 4 au 15 octobre 1582 – nuit de la mort de Ste Thérèse d’Avila. C’est ce que l’on appelle le calendrier grégorien, que nos frères orientaux n’ont pas, ce qui explique le décalage de nos fêtes de Pâques certaines années.

Nous commençons à entrer dans le “dur” de l’hiver avec la lumière qui baisse très tôt, spécialement dans notre région à l’ensoleillement annuel pour le moins timide. C’est vraiment l’Avent, le temps de la veille, dans ces nuits interminables. “Mon âme attend le Seigneur plus sûrement qu’un veilleur n’attend l’aurore”, dit le psaume De profundis. Cette attente a un nom, elle est même une vertu théologale reçue au baptême : il s’agit de l’espérance.

Que cette lumière d’espérance, née comme dit Péguy le jour de Noël nous tienne fermes dans notre foi et notre amour de Dieu et de nos frères.

Père François Weber, curé