Alléluia ! Le Seigneur est bon, éternel est son amour (Vigile Pascale)

Alléluia ! Le Seigneur est bon, éternel est son amour (Vigile Pascale)

Alléluia ! Le Seigneur est bon, éternel est son amour !

Frères et sœurs, je vais vous révéler un secret. Dès cette nuit, je peux vous faire connaître le fin mot de l’histoire. Aujourd’hui, on appellerait cela spoiler ou divulgâcher. Le dernier mot de l’histoire sera celui-ci : Alléluia !

Alléluia ! Ainsi s’achèvera l’histoire du monde. Ce sera en même temps le premier mot des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. Alléluia, c’est-à-dire « Louez le Seigneur ». Chaque semaine, le dimanche, le jour du Seigneur, nous fait basculer dans la création nouvelle. Le septième jour de la création, le sabbat, le jour du repos, c’est-à-dire le samedi, cède la place au huitième jour, le dimanche, le jour de la nouvelle création. Chaque passage du samedi au dimanche est un écho de cette grande nuit de Pâques : avec le Christ, nous quittons ce qui ne peut que vieillir pour entrer dans la vie nouvelle qui ne finit pas.

Alléluia ! Louez le Seigneur ! Autrement dit : « Criez-lui “Merci” et “Bravo”.  » Nous venons de le chanter dans le psaume : « Alléluia ! Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! Alléluia ! »

Alléluia ! Louange à toi, Seigneur, parce que tu es bon, « tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien, Seigneur Dieu vivant et vrai » (Saint François d’Assise) ! Merci et bravo, Seigneur, parce que tu fais des merveilles, parce que tu es merveilleux !

 Alléluia ! « Eternel est son amour. » La miséricorde du Seigneur est de toujours à toujours, du premier instant de la création jusqu’à sa consommation dans la gloire, tout, absolument tout, est inclus dans le dessein miséricordieux du Seigneur Dieu. Car son projet pour le monde, c’est « le Christ, hier et aujourd’hui, commencement et fin de toute chose, Alpha et Oméga ; à lui, le temps et l’éternité, à lui, la gloire et la puissance pour les siècles sans fin », comme le dit la prière sur le cierge pascal.

En lui, le Christ, tout est assumé, récapitulé, tout ce que nous avons lu de l’histoire sainte : création, épreuve, libération, promesse, péché et pardon ; toutes les joies et toutes les douleurs des hommes, des femmes et de la création entière :

« L’Église, écrit le Concile Vatican II, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation. Elle croit qu’il n’est pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel ils doivent être sauvés. Elle croit aussi que la clé, le centre et la fin de toute histoire humaine se trouve en son Seigneur et Maître. Elle affirme en outre que, sous tous les changements, bien des choses demeurent qui ont leur fondement ultime dans le Christ, le même hier, aujourd’hui et à jamais. »

En lui, le Christ, tout cela est assumé et porté jusqu’en Dieu. Alléluia !

« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. » Les disciples du Seigneur Jésus, femmes et hommes, ont été précipités dans l’expérience du deuil. Il en va de même pour nous lorsqu’un proche meurt. Toutes ces joies que nous avons vécues, toutes celles que nous pourrions vivre aujourd’hui ou demain, toutes ces épreuves que nous avons traversées, tout cela converge vers l’implacable vérité : tout ça pour ça ; il est mort, elle est morte ; c’est fini pour toujours.

La résurrection du Seigneur va conduire les disciples, et nous avec eux, à une sorte d’anti-deuil : joies et épreuves, consolations et douleurs, tout est pour lui, et par lui, et en lui ; il est Vivant pour toujours, et nous avec lui. Dieu est, cela suffit. Alléluia !

Alléluia ! Louez le Seigneur et ne louez que lui, car tout bien vient de lui. C’est lui aussi qui nous donne, si nous y consentons, de mener dès aujourd’hui une vie nouvelle avec le Christ.

Ecoutons à nouveau l’exhortation de saint Paul : « Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts […]. Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. »

En cette nuit très sainte, les catéchumènes vont recevoir le baptême, la confirmation et l’eucharistie pour vivre avec le Christ. En cette nuit très sainte, tous les chrétiens vont rénover les promesses de leur baptême, rejeter le péché, la mort, tout ce qui conduit au mal, et adhérer à Dieu Père, Fils et Esprit Saint. Il n’y a pas d’autre chemin vers Dieu que la Pâque du Christ. À toute personne, Dieu, par son Esprit, offre d’y être associée. Chrétiens, disciples du Seigneur Jésus dans l’Église, nous avons le privilège, la joie et la responsabilité d’en vivre dès maintenant. Alléluia !

 Alléluia ! Le Christ est vraiment ressuscité !
Alléluia ! Le tombeau est vide et le Ciel est ouvert !
Alléluia ! Le Christ a piétiné la mort !
Alléluia ! La lumière du Christ illumine la nuit !
Alléluia ! Le Seigneur est bon, éternel est son amour !
Alléluia ! Dieu est Dieu ! Le Christ est Vivant ! L’Esprit nous fait vivre !
Alléluia !

Père Alexandre-Marie Valder