Fête de la croix glorieuse

Fête de la croix glorieuse

Fête de la Croix glorieuse

A première vue et sauf à paraitre masochiste, s’il y a bien deux mots de vocabulaire qui s’opposent en français ce sont bien les termes : « CROIX » et « GLOIRE »
Comment l’adjectif « glorieux » peut-il qualifier une croix ? Et c’est pourtant « la Croix glorieuse » que l’Eglise nous propose de fêter ce dimanche !

Alors ? maso, l’Eglise ?

Il est vrai que la croix, dans sa nudité peut nous effrayer. Nous avons tous en tête des visions horribles et cruelles de Jésus décharné, couronne d’épines sur la tête, gouttes de sang le long des bras…Pensons aux représentations comme celle très célèbre du retable d’Issenheim avec tous ces personnages grimaçants.

La croix… cet instrument de mort pratiqué par les Romains et qui n’épargna pas Jésus, un homme de son temps, dénoncé injustement. Cela nous renvoie à sa Passion, que nous revivons chaque année au vendredi saint, à cette folie des hommes, MAIS QUI NOUS CONDUIT A LA RESSURECTION au matin de Pâques… Jésus, passé de la mort à la vie dans toute la gloire de son Père.

Mettre à l’honneur la gloire de la croix, c’est y lire le reflet de Dieu, c’est accéder à l’Alliance de Dieu avec son peuple.
La gloire de Dieu, c’est la puissance de son amour créateur et sauveur, sa gloire, c’est son fils ressuscité pour qu’il nous appelle à la vie éternelle.

Alors ? non, les Chrétiens ne sont pas motivés par des pratiques morbides ou insensées, eux qui chantent avec vigueur : « Victoire, tu régneras, ô Croix, tu nous sauveras », ou plus humblement : « Voici le bois de la croix qui porte la vie du monde (…) où germe la vie de l’homme… », ou encore plus poétiquement : « Croix plantée sur nos chemins, croix fleurie du sang versé (…) sauve en nous l’espoir blessé ».

Alors peut-être pourrions-nous, en ce jour de fête, redonner de la gloire aux croix que nous avons dans nos maisons, ou que nous portons peut-être en pendentif : qu’elles ne soient ni un talisman, ni un porte-bonheur, ni seulement un bijou : qu’elles soient vraiment le signe de notre appartenance au Christ, la marque visible de l’amour infini de Dieu pour nous et la force de notre foi.

Equipe liturgique de Sainte-Jeanne-de-Chantal