Icône représentant saint Jean reposant sur le
Coeur de Jésus.
Cette icône nous donne à la fois une citation biblique de l’Ancien Testament et une scène biblique du Nouveau Testament. La citation est tirée du livre du prophète Osée : « je te fiancerai à moi dans la tendresse » (Os 2, 21), et c’est bien sûr le Seigneur qui nous parle, après avoir dit : « mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai coeur à coeur » (Os 2, 16).
La scène vient de l’évangile de saint Jean où celui-ci parle de lui-même, au moment du dernier repas : « Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus » (Jn 13, 25). Il éprouve ainsi la réalisation de l’annonce transmise par Osée.
L’oraison nous donne de vivre à la fois cette promesse du Seigneur et cette proximité avec le Christ. Dans ce temps de silence, nous sommes emmenés par l’Epoux dans un certain désert (d’où une certaine aridité de l’oraison) pour nous laisser séduire par Lui. Nous nous laissons dépouillés de nous-mêmes, appauvrir de ce qui n’est pas Lui, pour ne nous réjouir que de sa douce présence, et Le laisser nous parler coeur à coeur. Là, bien qu’invisiblement à nos yeux de chair, il réalise son projet pour chacun de nous : nous fiancer à Lui dans la tendresse. « Il est bon que nous soyons ici » (Lc 9, 33).
En entrant en oraison, nous nous savons attendus, et même désirés. C’est bouleversant d’en prendre conscience. Nous sommes ainsi précédés par Celui qui a soif de nous, tellement soif, et sans cesse nous appelle à Lui. Oui, il se tient à la porte et il frappe… À nous d’ouvrir (cf. Ap 3, 20). Ainsi, pendant ce temps de grâce, nous nous penchons, à notre tour, sur la poitrine de Jésus. Il s’agit, pour reprendre des mots de
saint Jean-Paul II, « de rester longuement à écouter sa voix et à entendre presque les battements de son coeur » (MND 18). Nous répondons alors à l’invitation du psalmiste : « Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! » (Ps 33, 9).