Il est l’Unique, notre unique bien
Il est l’Unique, notre unique bien
« Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Frères et sœurs, nous pouvons et nous devons faire nôtre cette profession de foi du peuple d’Israël, celle que nos frères juifs, si durement éprouvés en ce moment, redisent quotidiennement. Le Seigneur notre Dieu est l’Unique.
Je crois en un seul Dieu. Dire cela, c’est bien davantage qu’une conviction d’ordre numérique, comme si je disais que je suis d’avis qu’il n’y a qu’un seul dieu, mais qu’il pourrait aussi bien y en avoir deux, douze ou cent. Affirmer que je crois en un seul Dieu, c’est confesser un unique principe, qui est à l’origine de tout et qui attire tout à lui, qui porte tout et donne sens à tout. Le Seigneur notre Dieu est l’Unique : sans Lui, rien n’existe, rien n’a de sens, rien n’est beau ni bon.
« Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. » Toute relation authentique avec le Seigneur suppose une attitude d’écoute. Il faut se rendre disponible pour une parole qui vient toucher l’oreille, l’intelligence et jusqu’au cœur qui est le centre de toute la personne. « Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »
Être à l’écoute, cela suppose d’accepter de perdre du temps pour Dieu, en faisant silence, ou bien en lisant attentivement la Bible, ou bien en priant aussi attentivement que possible le chapelet ou la liturgie des heures. Le Seigneur notre Dieu nous parle toujours, mais nous ne sommes pas toujours à l’écoute. « Toi, Tu étais avec moi et moi, je n’étais pas avec Toi », écrit joliment saint Augustin.
La parole que le Seigneur notre Dieu, l’Unique, nous adresse, nous la recevons en Église, et non pas comme des individus isolés. Il est très bon de lire la Bible chez soi chaque jour ; le moyen par excellence reste néanmoins de l’entendre proclamer dans l’assemblée de l’Église.
En effet, c’est justement là, en Église, que la parole devient chair, contact personnel, tendresse, sacrement : « Je te baptise… sois marqué de l’Esprit Saint… ceci est mon Corps livré pour vous… je te pardonne… que le Seigneur te sauve et te relève… »
Ecoute, Israël… écoute, Église de Jésus-Christ : le Seigneur notre Dieu est l’Unique ; il parle et, ce faisant, il accomplit ce qu’il dit ; il parle et, ce faisant, il transforme le monde.
Le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tout ce qui existe existe par Lui ; tout ce qui existe est attiré par Sa beauté et Sa bonté. Car le Seigneur notre Dieu est beau et bon.
Notre Dieu est bon, infiniment bon, infiniment aimant. Tout ce qui existe, c’est Lui qui l’a créé, et tout ce qu’Il a créé, Il l’a créé par pur amour. Dieu est l’Unique. Par Lui-même, Il n’a besoin de rien ni de personne. Il n’a pas besoin que nous existions, que nous Le connaissions, que nous L’aimions. Il n’a rien à y gagner. C’est pur don. S’il nous commande de L’aimer, ce n’est pas pour Lui, c’est pour nous, parce qu’Il est le bien suprême. Tout ce qui est beau et bon dans le monde l’est en participant à la beauté et à la bonté de Dieu. Te commander de L’aimer Lui, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force, ce n’est rien d’autre que te dire : « Viens directement puiser à la source. »
Dieu est infiniment bon et infiniment aimable, comme nous le disons lorsque nous confessons nos péchés. C’est pour cela qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, cela rend plus humain et plus heureux.
« Voici le premier commandement : ‘Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.’ Et voici le second : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tout ce qui est beau, vrai et bon vient de Lui. Il est si bon qu’il rend bon ceux et celles qui L’aiment, qui s’approchent de Lui, qui L’écoutent, qui se laissent toucher par Lui, par la parole et par les sacrements. Voilà pourquoi les deux commandements de l’amour sont indissociables.
Qui aime Dieu aime comme Dieu. Qui a reconnu que Dieu est l’Unique, qu’Il est amour et miséricorde, absolu, infini, celui-là ne peut qu’aimer à son tour. Qui a cru en Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, crucifié et ressuscité et a reconnu en Lui l’amour que Dieu a pour toute personne, celui-là veut tout faire pour que son prochain connaisse, entende, voie, sente, goûte, qu’il est infiniment aimé de Dieu.
« Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »
Ce cœur humain sur lequel sont gravées les paroles du Seigneur, ce cœur de Jésus qui brûle d’amour pour toute personne, le pape François en a fait le thème de sa récente encyclique « Il nous a aimés ».
Le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Il aime sans mesure chacune et chacun de nous ici rassemblés, comme Il aime tout homme et toute femme. Il compte sur nous pour que ceux et celles qu’Il met sur notre route, nos prochains, reçoivent cette Bonne Nouvelle de la miséricorde. J’achève avec les mots du pape François : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer. » Amen.
Père Alexandre-Marie Valder