Jésus est à la porte
Frères et sœurs, aujourd’hui Jésus se présente à la porte de Jérusalem. Il est le fils de David, le vrai roi, celui qui vient au nom du Seigneur, comme nous le redisons à chaque messe au moment du Sanctus. Cependant, il ne vient pas en conquérant sur un cheval de guerre, entouré d’une armée. Il se présente humble, pacifique et doux, assis sur un âne au milieu d’une foule en liesse.
Aujourd’hui Jésus se présente à la porte de Jérusalem. Jérusalem peut représenter notre existence. Lorsque Jésus se présente à la porte de notre existence, nous pouvons nous poser la même question que les habitants de Jérusalem : « Qui est cet homme ? »
Vous l’aurez peut-être remarqué, chacun a son idée sur Jésus. Prophète ou roi des Juifs, innocent ou bandit, juste ou imposteur, roi d’Israël ou Fils de Dieu, autant de noms qui lui sont donnés au long de ce long récit de la Passion. Jésus dit seulement de lui-même qu’il est le Fils de l’homme et le berger. À part cela, il garde le silence, comme s’il disait à chacun de nous : « Tu peux faire comme les autres, me coller une étiquette et passer ton chemin ; ou bien tu peux m’accueillir dans ton existence et faire un bout de chemin avec moi. »
Aujourd’hui Jésus entre à Jérusalem. En entrant à Jérusalem – nous ne l’avons pas lu ce matin – la première chose qu’il a faite a été de vider le Temple de tout ce qui l’encombrait et empêchait qu’il soit une maison pour Dieu. Une fois encore, Jérusalem peut représenter notre existence. Lorsque Jésus entre, il nous bouscule, il ne nous laisse pas indemnes.
Aujourd’hui, par le sacrement de baptême, Jésus désire entrer dans l’existence de Thomas et de Valentine. Nous comptons sur vous, parents, parrains et marraines, pour les aider à l’accueillir toujours davantage chaque jour.
Aujourd’hui, par la parole que nous avons entendue, par la prière que nous partageons, par le sacrement de l’eucharistie qui nous sera proposé, Jésus désire entrer dans l’existence de chacun de nous. Oh ! nous n’allons évidemment pas le rejeter violemment ou le renier, comme l’ont fait Caïphe, Pilate et les notables, Judas, Pierre et les disciples. Il peut arriver toutefois – cela nous arrive à tous – que nous décidions de le mettre de côté, de le reléguer dans un petit coin de notre existence où il ne nous dérangera pas trop.
La vie des saints nous donne un aperçu de ce que le Seigneur est capable d’accomplir lorsqu’un homme, une femme, lui ouvre grand la porte de son existence. « Ce qu’offre le Seigneur, écrit le pape François, est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. » Benoît XVI et Jean-Paul II l’avaient déjà dit, chacun à sa manière : « N’ayez pas peur ! Ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. Amen. »
Père Alexandre-Marie Valder