La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ

La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ

La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ

Aujourd’hui est le seul dimanche de l’année où nous entendons cette longue lecture de l’Évangile, introduite par ces mots : « La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ ». Dimanche des Rameaux ET de la Passion.

Au sens originel, la passion du Seigneur est par excellence l’épisode de sa vie où il pâtit, c’est-à-dire qu’il subit les événements et qu’il souffre, aussi bien dans son corps que dans son âme, aussi bien dans ses relations familiales et amicales que dans sa relation à son Père. Durant ces quelques heures, toute sa vie passe par le crible de la souffrance, jusqu’à la mort. Réentendre le récit de la souffrance et la mort du Seigneur, relire ensemble sa passion, c’est prendre conscience qu’il lui en a coûté d’aller jusqu’au bout de l’amour. « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée », disait le Seigneur Jésus à sainte Angèle de Foligno.

Ainsi, un disciple du Seigneur Jésus ne peut pas accepter les doctrines et les courants de pensée qui prétendent que la souffrance et la mort ne sont qu’illusion, ou bien qu’elles peuvent être évitées. Ceux qui ont vécu l’épreuve du suicide, assisté ou non, d’un proche, savent que la souffrance prétendument évitée au défunt se reporte sur son entourage. Le Seigneur Jésus ne se dérobe pas à sa passion. Il a pâti, subi, souffert et il est mort. Par conséquent, lorsque l’épreuve nous frappe, nous savons que Dieu lui-même est passé par la passion, que notre passion n’est pas étrangère à Dieu, que la passion peut devenir un passage de Dieu vers nous et de nous vers Dieu. « Père, s’exclame Jésus au moment de mourir, entre tes mains je remets mon esprit. »

L’autre sens du mot passion n’est pas non plus à négliger. Si le Seigneur Jésus accepte de tout cœur de passer par la souffrance et la mort, si le Père accepte de tout cœur de livrer son Fils unique, c’est uniquement parce que Dieu aime chaque personne avec une ardente passion. « L’amour est fort comme la Mort, chante le Cantique des Cantiques, la passion, implacable comme l’Abîme : ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine. Les grandes eaux [symbole de la mort] ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves l’emporter. »

Qui que tu sois, toi qui entends lire la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ, souviens-toi de sa passion pour toi.

Alexandre-Marie Valder, prêtre.