Saint Sacrement 2022

Saint Sacrement 2022

Ce dimanche l’Eglise célèbre, ce qui est la source et le sommet de toute vie chrétienne, la solennité du sacrement du corps et du sang du Christ, autrefois appelée Fête-Dieu. En mettant l’accent sur le don que Jésus fait de son corps et de son sang, l’Eglise fait mémoire d’un moment essentiel de la foi chrétienne. Elle redit l’alliance voulue par le Christ avec les baptisés, afin qu’ils deviennent son corps en ce monde, aujourd’hui encore. Jésus se fait nourriture, sans cesse renouvelée, que nous mangeons et qui nous rassasie tout en accentuant notre faim d’amour pour Lui et les autres. Voilà un beau mystère de la foi. De communion en communion, nous sommes invités à nous faire nourriture pour les autres, à donner notre vie par amour. C’est ainsi que notre existence prend une couleur eucharistique dans l’offrande, le service et la louange. Oui ! devenez ce que vous recevez, vous êtes le corps du Christ !

Ce mystère de la foi n’est pas facile à comprendre, et Jésus en fin pédagogue va faire un petit bout de chemin, accompagné des Douze, de quelques femmes et de beaucoup d’autres, afin de l’expliquer. Jésus part à la rencontre des gens, pour les rejoindre dans leur quotidien, et leur dire qui est Dieu, et ce qu’il attend de chacun d’eux. Sa renommée se répand et la foule, à sa suite, se fait de plus en plus pressante. Il aimerait bien se reposer avec les douze, afin de se reconnecter avec son Père, mais la foule ne l’entend pas ainsi. Elle a faim de la Parole de Jésus, qui finit par l’accueillir pour dire les merveilles de Dieu et tout son amour pour qui laisse de la place en son cœur pour le laisser y demeurer. Dans notre vie mouvementée, prenons le temps d’accueillir la parole de Dieu pour la laisser éclairer notre vie. Prenons le temps de garder le lien avec Celui qui fait toute chose nouvelle, et parfois donne un nouvel éclairage a une situation que l’on pensait sans issue.

Et justement, le jour commence à baisser, nous dit l’évangéliste. Les disciples pressentent que cette immense foule va avoir besoin de se restaurer. Une agitation prend place dans leurs cœurs. Comment faire pour nourrir tout ce monde ? L’endroit est désert. La tentation est donc de renvoyer tous ces gens, mais c’était sans compter sur Dieu !  « Ne vous faites donc pas tant de souci… votre Père céleste sait de quoi vous avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 31-34). Ne cédons pas à la panique ! Le Seigneur est capable de nous libérer de nos préoccupations. Dans notre texte, la préoccupation des disciples est de taille, car ils ont mission de donner à manger à au moins cinq mille hommes et les disciples n’ont pas plus de cinq pains et deux poissons. Les questions se bousculent dans leurs têtes : Que faire de si peu pour un si grand nombre ? Et comment faire ? Aller eux-mêmes acheter la nourriture ? Et pour tout ce monde ? La demande de Jésus est surprenante. La ville est éloignée. Le réalise-t-il ? Tout est réuni pour décourager les disciples devant l’énormité de cette mission. Jésus entend leur crainte et les accompagne dans cette mission, en leur redonnant espoir. En ces temps troublés, me vient à l’esprit tous ces hommes et ces femmes engagés dans des associations d’aide alimentaire. IL faut trouver une solution rapidement pour donner à manger à ceux qui se présentent. Ils ne sont pas oubliés de Dieu.

Après la réflexion, vient le temps de l’action.  « Faites-les asseoir », dit Jésus dans notre texte. Jésus se saisit de la réalité telle qu’elle est, prend les cinq pains et les deux poissons et les transforme en une abondance qui nourrit chacun. On peut même parler de surabondance, car il y a du rabe : 12 paniers en plus! Pour cela, il lève les yeux au ciel, se tourne vers son Père en toute confiance, dans une prière de louange et d’action de grâce. Et le miracle se produit ! IL est comme ça notre Dieu ! Il donne sans compter, et il se donne en nourriture, pour que nous ayons la vie, en plénitude.

« Moi, je suis le pain de la vie » (Jn, 6, 48). Comme cette foule, à qui Jésus parle du Royaume avant de lui offrir une nourriture qui annonce le don de sa vie, nous voilà rassemblés, aujourd’hui, pour être nourris d’une parole qui prend chair, pour communier au Corps et au Sang du Christ. Si boire et manger sont les tous premiers besoins de notre corps, l’Eucharistie, elle, est la source première de toute vie baptismale. À la suite de Paul, nous sommes invités à transmettre Celui que nous recevons. Et à chanter à pleine voix : « Devenez ce que vous recevez, devenez le Corps du Christ » car « rassasiés par le pain de vie, nous n’avons qu’un cœur et qu’une âme. Fortifiés par l’amour du Christ, nous pouvons aimer comme il aime ». Alors, soyons ces témoins d’amour du Christ dans notre quotidien ! Amen !

 Père Serge Gérardy