Venir au Seigneur par la création
Une coquille s’est glissée dans nos livrets de la prière pour ce mois de septembre. Dans le texte d’introduction en deuxième colonne, merci de lire « Pour François (ndlr : saint François d’Assise), chaque créature est un don de Dieu, un signe de son amour et de sa présence. ».
Sermon aux oiseaux.
Vitrail de Frère Éric de la Communauté de Taizé –Église romane Sainte-Marie-Madeleine, église du village de Taizé (Saône-et-Loire). © Ateliers & Presses de Taizé
« Comme François approchait de Bevagna, il rencontra, rassemblés par bandes entières, des oiseaux de tout genre : des ramiers, des corneilles et des freux. Sitôt qu’il les vit, il planta là ses compagnons sur la route et courut vers les oiseaux : son amour était si débordant qu’il témoignait même aux créatures inférieures et privées de raison une grande affection et une grande douceur. Arrivé tout près d’eux, il constata que les oiseaux l’attendait ; il leur adressa son salut habituel, s’émerveilla de ce qu’ils ne se fussent pas envolés comme ils font d’habitude, leur dit qu’ils devaient écouter la Parole de Dieu et les pria humblement d’être attentifs.
Il leur dit, entre autres choses : « Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre Créateur et de L’aimer toujours : il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler, et tout ce dont vous aviez besoin pour vivre. De toutes les créatures de Dieu, c’est vous qui avez meilleure grâce ; Il vous a dévolu pour champ l’espace et sa limpidité ; vous n’avez ni à semer, ni à moissonner : Il vous donne le vivre et le couvert sans que vous ayez à vous en inquiéter. »
À ces mots, rapporte le saint lui-même et ses compagnons, les oiseaux exprimèrent à leur façon une admirable joie : ils allongeaient le cou, déployaient leurs ailes, ouvraient le bec et regardaient attentivement. Lui allait et venait parmi eux, frôlait de sa tunique leurs têtes et leurs corps. Finalement, il les bénit, traça sur eux le signe de la croix et leur permit de s’envoler. Il reprit la route avec ses compagnons, et, délirant de joie, rendit grâces à Dieu qui est ainsi reconnu et vénéré par toutes ses créatures. » (1 Celano, 58)
« François l’a bien compris : Le premier acte de miséricorde du Seigneur est l’acte de création qui nous a tous tirés de l’abîme du néant pour nous donner la vie et nous inviter à partager pleinement et librement Sa vie à Lui. François prend conscience que nous sommes tous plongés dans la miséricorde du Seigneur (…). Tous, nous sommes liés les uns aux autres… et cette fraternité universelle devient fraternité cosmique parce que tous, nous sommes liés à chaque créature sortie des mains de Dieu, et appelée à être transfigurée par Lui. » (Méditation d’une Clarisse)