Venir au Seigneur par la prière d’intercession
Statue de Notre-Dame-de-Bonsecours, sculptée en 1505 par Mansuy Gauvin.
Église Notre-Dame-de-Bonsecours à Nancy.
« Salve, Regína, Máter misericórdiæ (…)
Eia ergo, Advocáta nóstra. »
La Vierge Marie, dit saint Irénée dans un passage du Adversus hæreses, a racheté, par son obéissance à faire la volonté de Dieu, la désobéissance de la vierge Ève. Elle est, dans le ciel, l’avocate de l’ancienne Ève. Ces trois mots « Vírgo Maria Advocáta » ont été repris, au Moyen-Âge, dans le Salve Regina pour considérer Marie Mère de Miséricorde : « Salve, Regína, Máter misericórdiæ (…) Eia ergo, Advocáta nóstra. »
Dans les premiers siècles du christianisme, l’idée de miséricorde est exprimée par le type iconographique du Bon Pasteur, et l’idée d’intercession donne naissance au culte des saints. Pendant le premier millénaire, les chrétiens ont surtout compté, pour être sauvés, sur la protection des saints dont ils possédaient des reliques pour la période mérovingienne, selon De gloria martyrum de Grégoire de Tours. Plus tard, les saints tendent à se confiner chacun dans un rôle spécial, l’un guérissant telle maladie, l’autre protégeant telle corporation, faisant réussir telle sorte d’affaires : mais pour l’essentiel, pour le salut, c’est à la Vierge Marie, désormais, que l’on s’adresse d’abord.
La Vierge au manteau de l’église Notre-Dame-deBonsecours a été réalisée en 1505 à la demande du duc René II pour la chapelle des Bourguignons édifiée à l’emplacement où Charles le Téméraire trouva la mort en 1477. La statue a suscité localement beaucoup de vénération et s’est imposée comme une image de dévotion typiquement lorraine, à l’origine de nombreuses répliques. Sous son manteau qu’elle écarte de ses bras étendus, comme pour mieux protéger dans ses plis, viennent s’y réfugier vingt personnages à genoux et en prière, de toutes conditions, clercs ou laïcs. Dans cette terre de catholicité, son intercession était sans cesse implorée. Les plaques commémoratives et les nombreux ex voto témoignent de la dévotion des Lorrains.
En 1738, ému par cette ferveur, Stanislas souhaita offrir à la Vierge un nouveau sanctuaire. Placée en hauteur au fond de l’abside dans une niche à éclairage zénithal, la Madone semble nimbée d’une lumière céleste. Enfin, en 1865, cette dévotion a de quoi justifier l’insigne privilège de son couronnement accordé par Pie IX.
Notre-Dame-de-Bonsecours va prendre rang parmi les Vierges les plus vénérées du monde catholique.