Venir au Seigneur par l’Adoration Eucharistique

Venir au Seigneur par l’Adoration Eucharistique

Fresque de Fra Angelico, représentant La Transfiguration, présente au couvent Saint-Marc
de Florence (XVe siècle)

Dans ce tableau, le bienheureux Fra Angelico (dominicain au couvent Saint-Marc de Florence au 15e siècle) ouvre une fenêtre sur plus d’un mystère du Christ. Le thème principal est, évidemment, la Transfiguration. Ainsi, le Christ se tient majestueusement au milieu de la composition. Il apparaît en gloire (au milieu de la mandorle lumineuse). Aux pieds du Christ, nous voyons les apôtres Pierre, Jacques et Jean, bouleversés et dans une attitude de crainte devant le Christ transfiguré. Aux côtés du Christ en gloire, apparaissent les visages de Moïse et d’Élie, les deux prophètes qui ont contemplé le Seigneur Dieu face à face sur le Mont Sinaï (aussi appelé Horeb). Deux autres témoins sont présents, bien qu’ils ne soient pas mentionnés dans l’évangile (et pour cause) : à gauche, la Sainte Vierge Marie et, à droite, saint
Dominique. 
D’une certaine manière, la manière de comprendre cette œuvre dépend essentiellement du nom que l’on donnera à la montagne sur laquelle le Christ se tient debout. Nous avons évoqué le Mont Sinaï où le Seigneur Dieu se donne à être contempler dans sa gloire par Moïse et Élie : le Christ, le visage serein et impassible nous révèle le Visage du Père. Nous pouvons également penser au Golgotha, la montagne de la Crucifixion. Le Christ a les bras étendus en Croix, pour s’offrir au Père, pour nous les hommes et pour notre salut.

Enfin, la Tradition identifie la montagne de la Transfiguration au mont Tabor. Un tabor est également le nom donné au support sur lequel on pose l’ostensoir durant l’exposition du SaintSacrement. Aussi, nous pouvons aisément comparer l’auréole de Jésus à un ostensoir : on retrouve le disque blanc de la Sainte Hostie, encerclé par un disque doré marqué de la Croix.

Cette œuvre de Fra Angelico, simple et riche, nous rappelle que, quand nous adorons le Saint Sacrement, nous adorons le Seigneur Jésus qui s’est incarné pour nous faire contempler le Visage du Père. En adorant la Présence eucharistique du Christ, nous contemplons le Seigneur crucifié. Et nous annonçons Sa Résurrection glorieuse. Sous des dehors statiques, avec la Sainte Vierge Marie, les Apôtres et tous les saints, nous sommes pris dans un mouvement dynamique : l’Amour du Fils pour le Père, et l’Amour du Père pour l’humanité entière, par son Fils bien-aimé. Avec les Apôtres, nous sommes saisis de crainte. Mais la crainte n’est pas la peur : c’est l’Adoration ! La peur a fait courir Adam, pécheur, loin du Seigneur qui s’approchait de lui à la brise du jour. La Crainte, don de l’Esprit Saint, nous fait vibrer d’amour devant la Grandeur de Dieu, nous rapproche de Lui et nous rend sensible à « son trop grand amour » (cf. Ep 2, 4).