« Vous êtes le sel de la terre…, Vous êtes la lumière du monde » (Mt, 5,13-14)
En ce dimanche, nous débutons la seconde partie du Sermon sur la montagne sur le sel et la lumière du monde.
Le Christ est le sel de la terre et la lumière du monde. Il a donné à ceux qu’il a guéris, libérés, une saveur nouvelle à leur vie, le goût de l’amour et de la liberté. Ceux qui croient en lui sont comme lui sel de la terre et lumière du monde. Qu’ils se gardent donc de s’évader du monde, de s’enfuir loin de la terre. Au contraire, comme lui, qu’ils n’aient pas peur de s’y enfouir et de s’y fondre, de s’y dissoudre comme le sel, pour y favoriser les germinations de l’Esprit, pour qu’y grandisse le goût de vivre et de fraterniser sur les chantiers où se meurt l’espérance.
Que ceux qui croient au Christ aient en eux-mêmes des trésors de lumière.
Qu’ils ne craignent pas de plonger dans le monde,
Pour qu’y surgisse le plein jour de l’Évangile,
Pour que la vie du monde en reçoive relief et couleur,
Pour que sa misère et aussi sa beauté sortent de l’ombre
Et soient transfigurés par l’amour du Père,
Pour que se lève une grande lumière sur les peuples qui marchent dans les ténèbres.
Qu’ils ne gardent pas leur foi cachée sous les boisseaux.
Qu’ils ne restent pas terrés dans leurs abris, confinés dans leurs vases clos,
Mais rejoignent les places et les carrefours au plein vent des chantiers du monde.
D’après Michel Scouarnec, extraits de la préface de « La foi, une affaire de goût