Message de Monseigneur Papin pour la fête de Pâques 2021
Frères et sœurs, chers amis,
Au matin de Pâques, les moines et les moniales, les prêtres et les diacres, celles et ceux qui prient la liturgie des heures chantent ou récitent cette antienne pascale : « Le soleil s’est levé : ne cherchez plus parmi les morts le Fils de l’homme : il a brisé les verrous de la mort, alléluia ! »
Dieu n’a pas voulu que la mort garde dans ses liens celui qui avait fait de sa vie une vie pour Dieu et pour les hommes. Marie-Madeleine, Pierre et Jean en font le constat à l’aube de Pâques lorsqu’ils découvrent le tombeau ouvert et vide. Événement d’une telle nouveauté qu’il est fondateur d’une réalité au regard de laquelle tout le reste se trouve irrémédiablement vieilli. C’est ainsi que les premiers chrétiens parleront d’une création nouvelle inaugurée par la résurrection de Jésus. Car il n’est pas ressuscité à son seul bénéfice. Parce qu’il a fait de sa vie et de sa mort une vie et une mort pour nous, c’est aussi pour nous qu’il est ressuscité d’entre les morts. Il est entré dans la Vie tel l’aîné d’une multitude de frères et soeurs qu’il entraîne avec lui. Désormais auprès de son Père, il demeure à tout jamais frère des hommes, Dieu avec nous, Dieu pour nous !
Frères et sœurs, la fête de Pâques inonde notre cœur de sa lumière. Elle suscite en nous une formidable espérance. L’horizon limité et aujourd’hui bien lourd de notre existence terrestre s’ouvre à une plénitude de vie à laquelle toute personne humaine aspire au plus profond d’elle-même. Cette aspiration que Dieu créateur a déposée en nous s’accomplit en Jésus le Ressuscité. Selon l’audacieuse expression de saint Paul, en lui et par lui, nous sommes déjà ressuscités. Désormais, nous dit-il, « recherchez les réalités d’en-haut, et non pas vers celles de la terre » (Colossiens 3, 2).
Ces réalités d’en-haut, nous avons cependant à les vivre sur cette terre, au jour le jour. Saint Paul les énumère quelques versets plus loin. Ce sont la compassion, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience, le pardon mutuel, la paix et, par-dessus tout, l’amour (cf. Colossiens 3, 12-15). Tendre vers ces réalités, c’est vivre notre vie selon les dispositions qui furent celles de Jésus. Il s’agit, pour chacune et chacun de nous, et pour nous tous, ensemble, de faire le bien comme lui-même le faisait partout où il passait (cf. Actes 10, 38).
En ces temps d’épidémie, beaucoup vivent dans l’inquiétude, la précarité et parfois le deuil. Même si la situation sanitaire semble s’améliorer grâce au développement de la vaccination, les conséquences désastreuses de la crise que nous subissons depuis un an vont continuer à se manifester, et s’amplifier.
Au début du Carême, je vous invitais à l’espérance et à la fraternité. En ce saint jour de Pâques, je renouvelle cette invitation. Soyons le peuple né de la résurrection de Jésus, un peuple de frères et sœurs, un peuple ardent à faire le bien (cf. Tite 2, 14).
Joyeuse et sainte fête de Pâques.
+ Jean-Louis PAPIN,
évêque de Nancy et de Toul