Jésus, la Vie insolente
Il y a quelque chose d’insolent dans cet événement de la Nativité, quelque chose comme un défi, un sursaut :
Pas de place pour cette petite famille en ce monde, avec un enfant à naître en danger de mort, poursuivis par Hérode. Et pourtant, l’enfant montre sa frimousse à ce monde hostile ; il surgit dans la nuit comme une vie nouvelle, une vie quand même, une vie malgré tout, sans gêne, une vie que personne n’a vraiment inventée, une vie donnée.
Et… par ce fils d’homme – fils de Dieu, une vie qui sera donnée jusqu’au bout ! Jusqu’au sacrifice par amour pour ses créatures qui pensent ne pas avoir besoin de Lui !
Quand bien même nous penserions ne pas avoir besoin de Lui ; Lui, Jésus, sait combien nous avons besoin de Lui pour aimer vraiment, durablement, et même éternellement.
Saurons-nous aujourd’hui faire de la place à un tel Sauveur rempli d’une telle délicatesse, d’une telle tendresse ?
Saurons-nous lui présenter nos vies, nos histoires, belles et aussi très blessées, nos lieux obscurs qui ont besoin de sa lumière ?
Ne craignons pas ces vraies soifs en nous, ne fuyons pas ces petits moments de solitude aujourd’hui arrachés à la saturation numérique, ces petits espaces libres, vacants, par lesquels Dieu a une petite chance de se faire entendre lors de sa visite, en nous.
Oui, en cette nuit de la naissance de Dieu dans notre chair, une joie veut ébranler notre carapace, la joie d’une vie insolente, plus forte que nos peurs, et qui nous fait relever nos têtes.
Merci, Seigneur, d’être là, l’un de nous, parmi nous, en nous.
Marc Haeussler, curé du secteur Nancy-Sud