L’Esprit Saint nous montre son amour
Dieu est amour. Au terme de ce temps pascal, jetons un regard en arrière vers la croix glorieuse. Le Père a montré son amour envers nous en nous donnant son Fils. Le Fils a montré son amour envers nous en adhérant intégralement au dessein du Père et en se faisant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
Et l’Esprit Saint ? Comme le Père et le Fils, la troisième Personne de la Trinité Sainte aime les hommes. Mais comment l’Esprit Saint nous montre-t-il son amour ?
On reconnaît l’amour de Dieu à ses airs de folie. Le Père a poussé l’amour plus loin qu’aucun père de la terre : il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous. Le Fils, c’est-à-dire le Verbe, la Parole de Dieu, a poussé l’amour jusqu’à se taire, jusqu’au silence de la croix et du tombeau. Et l’Esprit ? L’Esprit a poussé l’amour jusqu’à venir habiter la matière, la matière corruptible, pour la rendre incorruptible.
Comment l’Esprit Saint nous montre-t-il son amour ?
L’Esprit Saint vient demeurer en nous. Ce n’est pas une image. Le jour de notre baptême – et c’est ce qui attend Adélie, Diego, Louis, Lyana et Mattia – l’Esprit Saint est devenue l’hôte de nos cœurs. Chacun de nous est devenu temple de l’Esprit Saint et l’est resté dans la mesure où il ne l’a pas attristé par ses péchés.
Le Seigneur a déposé son Esprit en chacun de ses enfants. Notre foi est bien éloignée d’une religion où Dieu aurait agi une bonne fois pour toutes et laissé aux hommes une loi à observer. Nous n’avons pas été laissés orphelins. L’Esprit Saint, c’est Dieu avec nous, Dieu en nous, Dieu si proche que nous avons du mal à le reconnaître tant il œuvre discrètement. Quand tu pries, c’est lui qui prie en toi ; quand tu aimes, c’est lui qui aimes en toi ; quand tu dis « Abba, Père », quand tu dis « Jésus est le Seigneur », quand tu parles avec tes mots de Lorrain, de Franc-Comtois, de Camerounais, des merveilles de Dieu, c’est lui qui parle en toi.
Comment l’Esprit Saint nous montre-t-il son amour ?
L’Esprit Saint se fait notre Défenseur. Contre qui avons-nous besoin d’être défendus ? Contre celui que l’Écriture appelle justement l’Accusateur. Satan n’a de cesse d’accuser Dieu, afin de nous faire douter de son amour pour nous, de sa puissance pour guérir et sauver. Satan n’a de cesse d’accuser les autres, de souligner leurs travers, de nous rappeler le mal qu’ils ont pu nous faire, afin de rendre notre cœur sec, dur et amer à leur égard. Satan n’a de cesse de nous accuser nous-mêmes : tantôt il te dénigre afin que tu désespères de la miséricorde, tantôt il t’exalte afin que tu cesses d’y avoir recours.
L’Esprit Saint, l’Esprit de vérité, se fait notre Défenseur contre l’Accusateur, le père du mensonge. A chaque génération, à tout homme et à toute femme, il fait entendre dans sa langue les merveilles de Dieu. Il dénonce les fausses images de Dieu qui pourraient nous éloigner de lui ; il nous fait comprendre la Parole de Dieu ; il nous rappelle tout ce que Jésus nous a dit. Il nous appelle à la conversion, il nous secoue pour que, comme nous le dit saint Paul aujourd’hui, nous ne vivions plus selon la chair, mais selon l’Esprit.
Et plus important que tout – c’est toujours saint Paul qui parle – : l’Esprit Saint, qui demeure en nous depuis le jour de notre baptême, atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu et que nous n’avons pas de part avec le diable.
Comment l’Esprit Saint nous montre-t-il son amour ?
L’Esprit Saint nous fait vivre, comme nous le disons dans la profession de foi : « Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie. » La séquence que nous avons entendue disait à l’Esprit Saint : « Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti », c’est-à-dire déformé, mal tourné. Inversement, chaque fois qu’une personne est bien tournée, tournée vers Dieu, chaque fois qu’un homme ou une femme progresse vers une ressemblance de plus en plus parfaite avec Jésus, c’est toujours l’Esprit Saint qui est à l’œuvre.
Au dernier jour, c’est l’Esprit Saint qui fera de nos corps mortels des corps glorieux pour la vie éternelle, c’est lui aussi qui renouvellera la face de la terre. Dès aujourd’hui, l’Esprit Saint nous rend capable de répondre à l’amour de notre Père, de lui rendre amour pour amour.
Et nous, comment pouvons-nous montrer notre amour à l’Esprit Saint ?
En collaborant à son œuvre en nous, cette œuvre que la séquence décrit au moyen d’images si belles et si fortes.
L’Esprit Saint vient : et nous, l’appelons-nous ? l’accueillons-nous ?
L’Esprit Saint se fait l’hôte de nos âmes, il vient remplir le cœur des fidèles : et nous, lui faisons-nous de la place ? descendons-nous quotidiennement dans notre cœur pour l’écouter, nous tenir en sa présence ?
L’Esprit Saint lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guérit ce qui est blessé, assouplit ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rend droit ce qui est faussé ; et nous, faisons-nous notre part pour laver, guérir, réchauffer et redresser ce qui a besoin de l’être en nous et autour de nous ?
L’Esprit Saint accorde ses dons pour que nous accueillions le salut final et la joie éternelle : et nous, les désirons-nous ?
L’Esprit Saint nous aime. Saurons-nous profiter du temps ordinaire qui s’ouvre pour lui montrer notre amour ?
Père Alexandre-Marie Valder