« Toi, Bethléem Ephrata »
« Toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi qui sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël ». Pourquoi insister sur Bethléem ? En fait, Bethléem était une petite ville contrairement à la grande ville de Jérusalem. Bethléem était aussi la ville originaire du roi David, ce dernier a été consacré par le prophète Samuel à Bethléem et est devenu le roi d’Israël. D’ailleurs, Dieu a promis que le Messie viendra de Bethléem. Le Messie veut dire celui qui est consacré par Dieu, sauve et libère le peuple et le pays des occupations des rois étrangers.
A l’époque où la première lecture que nous venons d’entendre a été écrite, le Messie promis par Dieu n’est pas encore né. Certains juifs étaient découragés par le retard du Messie, ils pensaient que Dieu était infidèle à sa promesse et qu’il les avait abandonnés. D’autres juifs ont toujours cru en la promesse de Dieu et lui restaient fidèles. Dans ce contexte, pour encourager le peuple, le prophète leur a rappelé que Dieu est toujours fidèle à sa promesse et leur a dit puisque Dieu l’a promis, sa promesse se réalisera. « Celle qui doit enfanter », c’est à dire celle qui a été prévue dans le plan de Dieu, enfantera le Messie. C’est une certitude. Ce Messie promis sera grand. Il sera berger de l’humanité entière. Il sera aussi la paix et grâce à lui, tout le peuple de l’univers habitera en sécurité. En fait, par ce message d’encouragement, le prophète nous dit que le projet bienveillant de Dieu est pour toute l’humanité et que Dieu veut sauver tous les hommes et les femmes du monde. Croyons-nous vraiment que Dieu peut faire des grandes choses par le petit, le pauvre et l’humble?
Il nous suffit d’être disponible pour faire la volonté de Dieu afin que Dieu puisse réaliser en nous des merveilles et des grandes choses. La réponse « me, voici » signifie être disponible à faire la volonté de Dieu. En entrant dans le monde, le Christ a dit « Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté ». Dans la foi et la confiance, la Vierge Marie a accueilli le projet bienveillant de Dieu pour le bien de toute l’humanité et elle a dit « Voici la servante du Seigneur : que tout m’advienne selon ta volonté ». Notre disponibilité à faire la volonté de Dieu vaut mieux que nos prières, nos louanges et nos activités spirituelles. Selon la volonté de Dieu, le Verbe s’est fait chair c’est-à-dire, Jésus a pris corps et est devenu semblable aux hommes excepté le péché, pour nous sauver et nous donner la vie sur la terre et sur le monde à venir. En donnant sa vie sur une croix, il a sauvé l’humanité entière une fois pour toutes. Comme Jésus et Marie, restons toujours disponibles pour faire la volonté de Dieu. C’est facile à dire mais plus difficile à faire. Malgré toutes les contraintes et les crises sanitaires, sociales et relationnelles, préparons-nous à bien fêter la naissance de Jésus.
Pour cela, que l’Esprit Saint nous donne la joie et le courage afin que nous puissions nous encourager les uns les autres pour fêter la naissance de Jésus qui est un grand mystère. C’est l’Esprit Saint qui a aidé Marie à traverser les routes du désert et des montagnes pour aller voir Élisabeth, sa cousine dans une ville de Judée. Rempli par le même Esprit Saint, Élisabeth s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ». Élisabeth a reconnu la présence de Dieu en Marie. Par ce récit de la visitation, Saint Luc nous rappelle un autre événement remarquable qui a eu lieu à l’époque du roi David. En fait, quand le roi David a amené l’Arche de l’alliance à Jérusalem dans une ville de Judée, il dansait devant l’Arche de l’alliance dans la joie et l’allégresse, de même, Jean le baptiste, l’enfant qui était dans le sein d’ Élisabeth, a bondi de joie devant Marie qui porte l’enfant. Saint Luc nous invite à contempler en Marie la nouvelle Arche d’Alliance. Or l’Arche d’Alliance était le lieu de la Présence de Dieu. Marie porte donc en elle mystérieusement, cette Présence de Dieu. Prions l’Esprit Saint afin que nous puissions nous préparer dans la joie du cœur, comme Marie, à accueillir la naissance mystérieuse de Jésus. Sur le chemin de la foi, prenons Marie comme modèle, car elle a cru en la parole de Dieu « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Nous aussi faisons confiance en Jésus qui est la parole vivante de Dieu.
Père Raj