« Le Seigneur écoute la prière de l’opprimé. »   

« Le Seigneur écoute la prière de l’opprimé. »   

« Ne quittez pas, un conseiller va prendre votre appel. »
Vous avez déjà entendu cette phrase au téléphone, répétées de longues minutes ?

« Nous vous remercions de patienter. Un conseiller va vous répondre. »
Et il ne se passe rien. Personne ne répond.                

C’est parfois l’impression que nous avons quand nous prions. Le conseiller (l’esprit de conseil = l’Esprit-Saint) ne prend pas mon appel, l’Esprit-Saint ne me répond pas. Pas de conseil, pas d’aide au discernement, pas d’inspiration.
Pourtant, ce n’est pas ce que nous disent les textes du jour. Voici une phrase extraite de la 1ère lecture : 
« Le Seigneur écoute la prière de l’opprimé. »   
Et le psaume dit la même chose : « Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent. » Refrain : « Un pauvre crie : le Seigneur entend. »

Mais il nous faut de la persévérance. Il faut beaucoup, beaucoup de patience, beaucoup attendre, comme au téléphone.
C’est ce que nous dit aussi la 1ère lecture : «La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui. » Et Jésus nous le dit très souvent : il faut persévérer dans la prière.

Et puis, nous n’obtenons pas toujours ce que nous demandons. Autre chose se passe, différent de ce que nous attendions. Mais pas plus mal. Et  nous avons besoin de temps pour nous apercevoir que Dieu a agi pour nous. On dit souvent : « on ne voit Dieu que dans le rétroviseur. »

Ce qui est sûr, c’est que pour prier, il ne faut pas faire comme le pharisien de l’Evangile. Lui, il ne prie pas. Il déclame un monologue où il se jette des fleurs.  « Je te rends grâce, je ne suis pas comme les autres hommes, je jeûne, je verse le dixième de tout ce que je gagne. » Il ne demande rien, il n’attend pas de réponse. Tout le contraire de « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute (1 Samuel 3,9). » On dirait plutôt que le pharisien dit : « Ne parle pas, Seigneur, ton serviteur s’écoute. »

Alors, ayons confiance. Prions avec persévérance. Un conseiller va prendre notre appel.

Antoine Mériaux, diacre, paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal