RETROUVONS UN CŒUR D’ENFANT
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Dans l’Évangile de Saint Marc, Jésus dit aux apôtres « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous ». Cette affirmation peut nous heurter à une époque où la société idéalise la compétition et la performance et nous fait injonction d’être les meilleurs, les plus grands, les plus beaux, les plus forts et de rechercher en permanence des hommes providentiels, des héros virtuels, des idoles superficielles et des messies de pacotille…
Plus qu’aux puissants, aux savants et aux sachants qui croient détenir la vérité, c’est aux cœurs purs et humbles, débarrassés de la fumée de l’orgueil selon la formule de saint Augustin, que Dieu entend réserver les premières places car « ils verront mieux et sauront se laisser toucher par la folie bienheureuse de la bonne nouvelle ». C’est vers les plus petits, les plus fragiles et les plus vulnérables que le Seigneur se tourne avec le plus de sollicitude et, prenant l’exemple d’un enfant, il dit aux disciples : « celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ».
L’enfant qui vient de naître n’est ni envieux ni rancunier, il ne jalouse pas, il ne compare pas, il ne juge pas, il ne condamne pas. Il est sans calcul, sans hypocrisie, sans préjugé, ni intolérance.
Par l’enfant, c’est le mystère du fils de Dieu qui vient à nous, lui qui s’est fait petit, obéissant et serviteur.
Aimer le Christ, c’est rechercher son image dans le regard de l’enfant qui a besoin de croire en l’espérance, qui doit toujours être relevé quand il est tombé, pris par la main pour lui donner la force d’avancer, de grandir en sagesse et de réaliser sa vocation de fils de Dieu car, selon la formule de Saint-Paul, n’est-ce pas « lorsque l’on est faible que l’on est fort » ?
Le regard d’un enfant est une promesse de vie. Retrouver un cœur d’enfant, c’est nous dépouiller de tout ce qui nous encombre inutilement pour retrouver « une sobriété heureuse », la capacité à rêver d’un monde de justice et de paix, la faculté de nous émerveiller devant le caractère sacré de tout homme et devant les beautés de la création.
Dieu nous accueille tels que nous sommes, des enfants pareillement aimés d’un même père. Comme des enfants, c’est dépouillés des apparences, des artifices et des richesses éphémères que nous nous présenterons devant lui au dernier jour. Ce qui compte pour lui, c’est l’amour que nous lui portons à travers nos frères en humanité, c’est notre capacité inaltérable et inaliénable à aimer et à être aimé !
Equipe liturgique de Saint-François de Sales.