Tu m’as formé un corps

Tu m’as formé un corps

Nous venons de fêter l’Annonciation du Seigneur, le jour où le Fils de Dieu se fait chair dans le sein de la Vierge Marie. L’auteur de la lettre aux Hébreux imagine cette parole du Fils au Père :

« Au moment où il allait entrer dans le monde, le Christ dit à Dieu : 

“Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pris plaisir ni à des animaux brûlés sur l’autel, ni à des sacrifices pour le pardon des péchés. Alors j’ai dit :‘Je viens moi-même à toi, ô Dieu, pour faire ta volonté, selon ce qui est écrit à mon sujet dans le saint livre.’” »

À chacun de nous, Dieu a formé un corps. Le corps humain n’est pas l’enveloppe jetable de l’âme. Le corps, écrit le pape François au n°44 de Desiderio desideravi, « est la visibilité de l’âme spirituelle dans l’ordre corporel. »

Avant lui, le pape Saint Jean-Paul II avait écrit ces paroles fortes : « Le corps en effet – et seulement lui – est capable de rendre visible ce qui est invisible : le spirituel et le divin. Il a été créé pour transférer dans la réalité visible du monde le mystère caché de toute éternité en Dieu et en être le signe visible (catéchèse du 20 février 1980). »

Mon corps est porteur de forces et de faiblesses. Parfois il me pèse, car il me semble qu’il me freine et me limite. La vérité est toute autre. Tout ce que je reçois de la création, des autres, de Dieu, passe par lui. Tout ce que je donne passe également par lui. Mon corps représente tout notre être donné-par-Dieu pour être donné-aux-autres.

Dans quelques jours, nous célébrerons le Jeudi Saint. Nous ferons mémoire de ce soir où Jésus, considérant le corps que lui avait formé le Père, l’a offert à ses disciples, à nous tous, en disant : « Ceci est mon corps, livré pour vous. »

Chers lecteurs, chères lectrices, pour ne rien vous cacher, je viens de vous brosser le sujet des recherches en théologie qui m’occupent depuis septembre et pour une année supplémentaire. Souhaitez-moi bonne chance !

Alexandre-Marie Valder, prêtre.